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Bio : une révision du règlement européen qui divise. Où en est la Suisse ?

L’Europe a adopté tout récemment un nouveau règlement sur le bio qui n’est pas sans inquiéter la filière… et les consommateurs.

Applicable dès janvier 2021, il prévoit un cahier des charges unique pour toute l’Europe, une interdiction des nanoparticules, un durcissement des normes pour les pays exportateurs de bio vers l’Europe, une transition vers l’utilisation de semences exclusivement bio et l’autorisation de variétés biologiques autrefois hors nomenclature.

Mais malgré ces améliorations, au fil des articles et alinéas se sont insinuées quelques notions qui ont de quoi susciter la méfiance des consommateurs. Parmi les points noirs de cette nouvelle réglementation, on relève notamment un allègement des contrôles. Si un exploitant ne contrevient pas pendant 3 années consécutives, il échappera alors aux contrôles inopinés. Concrètement, il n’aura plus que des contrôles sur rendez-vous !

Et, surtout, malgré les attentes justifiées des consommateurs, il n’a toujours pas été établi de seuil limite de contamination aux pesticides dans les produits bio ! Le but est de ne pas pénaliser les exploitants victimes des contaminations provenant des exploitations voisines. La seule obligation est de prendre toutes les précautions nécessaires pour les éviter.

Mais ceci ne concerne que nos voisins européens, me direz-vous ? Pas si sûr. La Suisse est tenue de s’adapter aux changements de l’ordonnance européenne au nom de l’accord d’équivalence, sans quoi l’Europe pourrait fermer ses frontières aux exportations suisses. Heureusement, en Europe comme en Suisse, de nombreux exploitants s’astreignent à des standards bio plus stricts que le règlement commun.

Alors qu’en est-il des normes en Suisse ?

En Suisse la norme fédérale est sensiblement proche de la norme européenne à ceci près que la confédération exige en bio comme en conventionnel un minimum de 7% de surfaces de compensation écologique, c’est-à-dire des terres non cultivées qui favorisent la biodiversité et luttent contre l’appauvrissement des sols.

Toutefois, en Suisse, il existe des directives plus strictes comme le label Bourgeon de Bio Suisse et le label Demeter. Le label Bourgeon par exemple autorise moins de types de transformation, mais aussi moins d’additifs que le label fédéral. Par exemple la coloration et l’aromatisation sont interdits, même avec des ingrédients naturellement colorés ou aromatisés qui simuleraient une saveur non présente dans le produit. Le label Bourgeon, contrairement au bio fédéral aborde aussi la question de l’emballage des denrées, mais aussi du transport, de l’utilisation des ressources en eau, de l’équité, du développement durable ou encore des normes sociales. Quant au label biodynamique Demeter, il va même encore plus loin en autorisant encore moins de procédés de transformation et d’additifs mais aussi en imposant des règles d’exploitation agricole encore plus strictes.

Les labels en 1 coup d’œil

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Le saviez-vous?

C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures confitures! En effet, les agriculteurs biodynamiques Demeter se basent simplement sur le “Cours aux agriculteurs” délivré par Rudolf Steiner lors de la Pentecôte 1924 à Koberwitz. Un traité qui au siècle dernier répondait déjà aux normes bio et bien plus sans le savoir.

Par Audrey Charial, rédactrice santé

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