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Conception et Micronutrition : préparez votre grossesse dès le désir d’enfant

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Après ses conseils pour se débarrasser du syndrome prémenstruel, Anne Broussard, diététicienne, aborde une étape cruciale dans la vie d’une femme : la grossesse. Du désir d’enfant, à l’arrivée de bébé ( à paraître prochainement sur notre blog ), découvrez les points clés pour préparer une grossesse sereine. Si le rôle de l’hygiène de vie et de l’alimentation maternelle dans le bon déroulement d’une grossesse est établi depuis longtemps, les avancées scientifiques nous conduisent à intervenir sur le plan nutritionnel dès le désir de grossesse pour mieux la préparer. Au cours des premiers jours et des premières semaines de la conception ont lieu des étapes capitales pour le bon développement de l’embryon et donc pour la santé du futur enfant. J’ai choisi de vous parler de 3 micronutriments : la vitamine B9, le fer et le DHA ( acide gras de la famille des omega 3 ).L’organisme de la femme a besoin de ces nutriments essentiels dès les premières semaines de la grossesse pour le bon développement du système nerveux et du cerveau du bébé en préparation.

 

Les folates ou vitamine B9

Cette vitamine est particulièrement importante. Une carence peut avoir de sérieuses incidences sur le bon développement neurologique du bébé et augmente le risque d’avortement spontané et de décollement placentaire. Dès les premières semaines de grossesse, le fœtus a besoin de ces folates et quand on sait qu’il faut compter 4 mois environ pour restaurer des réserves basses en vitamine B9 (folates), il est important de s‘assurer dès le désir de grossesse de son statut en B9. Ainsi on pourra mieux préparer la conception en rééquilibrant ses apports et en agissant sur les factures de carence. La prescription médicale d’une supplémentation en folates est d’ailleurs devenue systématique durant la grossesse. Les causes de carence peuvent être multiples :

  • une alimentation pauvre en fruits et légumes frais
  • des apports énergétiques insuffisants
  • des régimes fréquents et non contrôlés médicalement
  • un surpoids
  • la pilule contraceptive, le tabac, la consommation excessive d’alcool
  • certains traitements médicamenteux
  • les mycoses

Les aliments les plus riches sont :

  • tous les légumes verts à feuilles (salade verte, mâche, cresson, pissenlit, épinard, endives, laitues choux, artichauts,
  • la levure de bière
  • les graines ( noix, châtaigne, pois chiche… )
  • les fromages affinés (brie, bleus, chèvre…) sont également de précieux alliés

 

Mon premier conseil :

Rééquilibrer son alimentation ( mais attention cette vitamine est très fragile et est détruite par la chaleur et la lumière ) et de faire le point sur son statut en vitamine B9 afin d’être complémentée.

 

Le fer

Une carence en fer augmente le risque de prématurité et de retard de développement cérébral chez l’enfant. Du côté de la maman, elle altère le bien-être général (affaiblissement général, chute des défenses immunitaires et grosse fatigue). Il faut de 3 à 6 mois pour rétablir les stocks de fer en passant par une complémentation. Plus de 23 % des femmes en âge de procréer ont des réserves en fer très basses, souvent liées à des pertes trop abondantes (règles abondantes). Si une complémentation est nécessaire, il est conseillé de prendre un complément naturel à des doses physiologiques (14 à 28 mg /jour) pour une meilleure tolérance et une meilleure efficacité. On va aussi favoriser dans son alimentation les aliments riches en fer :

  • le boudin noir
  • autres viandes surtout le bœuf maigre
  • les lentilles, les haricots blancs, les pois chiches, les amandes… accompagnés de fruits riches en vitamine C au cours du même repas pour favoriser l’assimilation du fer végétal

Mon deuxième conseil :

Dès que vous prévoyez votre grossesse pensez à demander à votre médecin un bilan sanguin pour vérifier votre ferritine (stock de fer) à corréler au dosage de la CRP ultra-sensible qui, quand son taux est élevé, fait monter artificiellement le taux de fer.

Le DHA : un oméga 3

Cet acide gras est essentiel au développement du cerveau, du système nerveux (fonctions intellectuelles et motrices) et de la rétine du fœtus. Si les apports en DHA ne sont pas suffisants, les stocks de la maman seront mobilisés pour les besoins du fœtus et ainsi le cerveau de cette dernière, entre autre, peut se trouver carencé en DHA avec un fort risque de dépression post partum. Même si à partir d’autres oméga 3, le corps peut fabriquer son propre DHA (avec un rendement limité), il est préférable d’en consommer sous sa forme finale pour éviter tout risque de carence. On en trouve dans les poissons gras (sardines, harengs, maquereaux, cabillaud, anchois) qu’on va consommer à raison de 3 à 4 fois par semaine pour répondre aux besoins si les stocks sont déjà corrects ou ont été rétablis.

Mon troisième conseil :

Si vous consommez peu de poissons gras, il se peut qu’il soit nécessaire de rétablir votre statut au préalable avec des compliments à base d’huiles de poissons. Pour cela n’hésitez pas à demander conseil à un micronutritionniste qui pourra par ailleurs vous proposer un bilan nutritionnel pré conception complet.

Conclusion

Dès les premiers jours de la grossesse, le fœtus va puiser les nutriments essentiels à son développement. Alors mettez à profit le temps entre votre désir de faire un bébé et celui où vous tombez enceinte pour faire le plein car l’organisme a besoin de temps pour se constituer des réserves satisfaisantes.

Par Anne Broussard, nutritionniste spécialisée en micronutrition et phytothérapie.

Photographie par CandyBoxImages ( recadrée pour les besoins du blog )

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