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Manger sans gluten : les clés pour choisir

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Le régime « sans gluten » est devenu très populaire. Porté par des célébrités et par la presse généraliste, il gagne peu à peu du terrain auprès du grand public qui ne sait plus sur quel pied danser. Et quand on sait la difficulté au quotidien à manger sans gluten, mieux vaut être bien informé et choisir son camp en connaissance de cause.

 

Allergie, intolérance ou sensibilité ?

Il existe 3 niveaux d’intolérance, mesurables biologiquement et dont la prise en charge dépend du diagnostic : l’allergie, l’intolérance et la sensibilité. En cas d’allergie et d’intolérance, l’aliment, reconnu comme un corps étranger provoque une réaction immunitaire plus ou moins rapide. C’est le cas par exemple de la maladie cœliaque, entraînant de nombreux symptômes digestifs et non digestifs (fatigue, carences entre autre) plusieurs semaines ou des années après la première mise en contact avec le gluten. L’allergie, quant à elle, intervient immédiatement ou après quelques heures, ce qui facilite son diagnostic. Dans le cas d’une sensibilité, le cas le plus fréquent pour les personnes réactives au gluten, les réactions peuvent être immunitaires ou non-immunitaires et se font souvent à distance de la muqueuse intestinale. Il est courant de rencontrer des personnes sensibles au gluten et qui ne présentent aucun symptôme digestif. Cette sensibilité est bien souvent transitoire.

 

Pourquoi devient-on intolérant ?

La tolérance aux aliments, quels qu’ils soient, provient de la diversification alimentaire. On n’est tolérant à un aliment que parce qu’on le consomme, et ce, en quantité raisonnable. De fait, si on arrête complètement le gluten sans que cela soit nécessaire, ou bien si on en mange trop, on peut déclencher une intolérance. Depuis des millénaires, notre organisme a eu le temps de développer une tolérance aux différentes mutations du blé. Mais ces dernières années, les modifications ont été si nombreuses et si rapides que notre organisme n’a pas toujours pu s’y habituer. Il est donc de plus en plus fréquent de constater le développement d’intolérances au gluten de blé et ensuite au gluten en général.

 

Pourquoi devient-on sensible au gluten ?

Le blé commence à provoquer des sensibilités en présence d’une hyperperméabilité intestinale associée à un microbiote perturbé et une immunité affaiblie. On parle d’hyperperméabilité quand les jonctions qui relient entre elles les cellules intestinales se relâchent et n’assurent plus leur rôle de barrière. L’intestin laisse alors passer les grosses molécules, potentiellement pathogènes ou allergisantes. Or le gluten présent dans le blé, le seigle, l’avoine et l’orge est une très grosse molécule. Et s’il n’est pas pathogène en soi, il est fortement allergisant. Dans des conditions normales, les cellules de l’immunité ne devraient pas pouvoir les rencontrer, mais en cas d’hyperperméabilité, la mise en contact déclenche des réactions en chaîne de type allergique. Des réactions non-immunitaires peuvent aussi apparaître. Le gluten va, par exemple, se fixer sur les récepteurs des endorphines naturelles et les empêcher d’agir. Ainsi, on relève souvent des troubles douloureux signes de l’hyperperméabilité intestinale.

 

Alors, faut-il arrêter le gluten ?

En dehors d’une intolérance réelle, et quand il n’y pas de perméabilité de la barrière intestinale, il n’y a pas matière à s’inquiéter. Il faut juste ne pas abuser des aliments contenant du gluten et être vigilant pendant des périodes de stress, en cas de pratique sportive ou dans toute autre situation favorisant une hyperperméabilité intestinale. En présence de symptômes d’une sensibilité ou de preuves biologiques, on pourra procéder à une éviction temporaire suivie d’une réintroduction progressive, quand l’hyperperméabilité sera réparée. Il sera ainsi possible de repérer le niveau de sensibilité et d’adapter son alimentation sans être obligé de se priver totalement de ce type d’aliments omniprésents. Pour éviter de développer des intolérances ou des sensibilités, la modération est de mise. Plutôt que de faire la chasse au gluten, on pourra opter pour au moins un repas par jour sans gluten, privilégier les gluten ancestraux mieux tolérés comme le petit épeautre et consolider sa barrière intestinale avec des fibres, de la glutamine et des amidons résistants (féculents cuits, refroidis) Et en cas de doute, ou quand on présente des symptômes inexpliqués, il peut être utile de réaliser un bilan nutritionnel et micronutritionnel et des analyses biologiques ciblées afin de mettre en évidence une éventuelle intolérance ou sensibilité.

 

A propos de l'auteur
2 Commentaires
  1. régime sans gluten

    Article très complet sur le sans gluten, merci d’avoir pris le temps de l’écrire

    • efficium_contrib

      Un grand merci à vous d’être fidèle à notre blog.
      Audrey Charial

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